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En 2021, la pandémie de Covid-19 a renforcé les théories du complot antisémites

Le rapport de 2021 sur l’antisémitisme met en évidence une augmentation de 66% des déclarations en ligne. Des contenus particulièrement répandus dans l’entourage des opposants aux mesures sanitaires

Un homme portant une étoile jaune avec "Juif" marqué dessus prend part au défilé contre l'instauration du passe sanitaire en France, samedi 28 août 2021 à Paris. — © Archives
Un homme portant une étoile jaune avec "Juif" marqué dessus prend part au défilé contre l'instauration du passe sanitaire en France, samedi 28 août 2021 à Paris. — © Archives

Les théories du complot antisémites ont été relancées par la pandémie et ont entraîné une augmentation des incidents antisémites en 2021. Selon le rapport de la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) et de la Fondation contre le racisme et l’antisémitisme (GRA), les théories du complot ont connu comme l’année précédente une grande diffusion, la situation incitant manifestement de nombreuses personnes à chercher un bouc émissaire, indique le rapport.

Au total, 859 cas ont été signalés. Et 53 incidents ont eu lieu dans le monde réel en Suisse (47 l’année précédente). Il s’agirait principalement de déclarations antisémites (49%), d’insultes (30%) et de graffitis (13%). Ainsi en février 2021 à la synagogue de Bienne (BE), une croix gammée et des slogans antisémites avaient été gravés sur la porte.

Sur le sujet: Des slogans antisémites gravés sur la porte de la synagogue de Bienne

La part des incidents enregistrés en ligne a fortement augmenté, progressant de 66% par rapport à l’année précédente pour atteindre 806 incidents (contre 485 en 2020), selon les auteurs. La majeure partie proviendrait du service de messagerie Telegram (61%) et de Twitter (28,2%). 51% concerneraient des théories du complot antisémites, 37% un «antisémitisme général».

L’exhibition d’étoiles jaunes lors de manifestations anti-restrictions

Des contenus antisémites seraient particulièrement répandus dans l’entourage des opposants aux mesures sanitaires, en particulier sur Telegram. Selon le rapport, 451 incidents antisémites y ont été enregistrés (135 l’année précédente).

Le rapport relève les comparaisons avec le régime national-socialiste et la Shoah par les opposants aux mesures sanitaires, l’exemple le plus connu étant l’exhibition d’étoiles jaunes lors de manifestations. Selon le communiqué, ces comparaisons ne sont certes pas antisémites en soi, mais leur accumulation conduit à une atténuation et une certaine minimisation de l’Holocauste.

Lire encore: En 2020, 36% des actes antisémites liés à des théories du complot

Au total, six condamnations de personnes d’extrême droite et antisémites ont été prononcées suite à des plaintes pénales déposées par la FSCI ou la GRA.

Un rapport spécifique pour la Suisse romande

La situation exige des mesures pour empêcher que les attitudes antisémites ne se renforcent, ajoute le rapport. Celui-ci contient des recommandations et des exigences, notamment en termes de prévention et de formation.

Pour aller plus loin: Entre récupération de l’étoile jaune et pancartes «Qui?», un antisémitisme décomplexé

La situation en Suisse romande fait l’objet d’un rapport spécifique, qui doit être diffusé mardi. La FSCI a aussi enregistré des incidents antisémites en provenance de Suisse italienne. Toutefois, seuls quelques événements isolés y seraient signalés.